Lambert此前在1989年的Hiver 54,l'abbé Pierre(《1954年冬,皮埃尔神父》)里扮演过法国的皮埃尔神父,他因此得到一个恺撒奖提名。2007年1月22日皮埃尔神父辞世,26日在巴黎圣母院举行国葬礼,Lambert出席了葬礼并在悼念会上致辞。Hiver 54和Des hommes et des dieux因为主人公身份的缘故都可归为宗教题材,他在两部影片中分别扮演的嘉布遣会会士皮埃尔神父和熙笃会会士克里斯蒂安兄弟也存在某些共性:两人都生活简朴、善良、性情和平,喜爱和平(un homme de foi qui agit toujours en homme de paix),胸怀中都充满对人的爱:在皮埃尔神父那方面,是对弱小无助、无家可归、受苦受难的人们的感同身受和倾尽一生去帮助,视穷人和弱者为兄弟姊妹,他曾说过,Servir Premiers ceux qui souffrent, la paix est là.他走的路就像是现代版的圣方济各,出身富裕却抛弃家业遁入修会,把生命献给了更广大的世界。在克里斯蒂安兄弟那方面,则表现为对同伴、羊群、邻人乃至“仇敌”(穆斯林武装分子)的爱。作为牧羊人他不肯抛弃自己的羊群,在危难中舍下他们(在可以幸存的情况下,却自愿选择以“共同经历者”的名义与普通村民一同赴死,历史上这样的例子并不是没有啊);作为修院院长,一众兄弟中最年富力强者,他关怀他们,理解他们,在做重大决定时都倾听他们各自的意见,采取民主表决的方式,决不强迫那些不愿意留下来的人顺从自己的意志(虽然他们后来全都选择了留下);作为一个和平的基督徒,他在面对侵入的异教徒强权武装力量时也没有畏缩胆怯,而是不卑不亢、据理争取,他甚至敢于拒绝给予穆斯林药物,理由是他们自己也很缺乏(“我不能给予我们没有的东西”),这种态度是一种平等的态度,也许有忧虑,但没有憎恨与摈弃,后来在他们的一个头目的遗体面前,他还为之祷告。最终陷入那样极端的境况下,被迫走上殉道者的道路,似乎是显而易见的,因为历史上这样的事情已经发生过了,命运不能改写,但当时当地他并不是没有选择的,而这个最终的选择也不是他愿意的(Je ne saurais souhaiter une telle mort,我不期望这样的死亡,事实上,我如何能够欣喜,因为我所爱的人将因为我的死亡被任意控告以谋杀的罪名) 。殉道似乎是一个基督徒最壮丽的事业,因为越是痛苦,越彰显荣耀?但同伴说,“我当修士不是为了去死,不是为了有朝一日去做个殉道士。”克里斯蒂安回答他,是为了爱。恐惧人人难免,但在爱里免除了恐惧。即使未来他们在形式上成为了殉道士,他们的目的却并非如此,并非追求grâce du martyre。
影片中的克里斯蒂安始终冷静无畏,坚定强大地站在兄弟们前面,带领他们,没有表现出他一丝一毫的挣扎,如同表现其他人的恐惧、焦虑、犹豫不决那样,显得稳妥可靠,如同年老的吕克兄弟,但吕克不领导,吕克只要决定他自己就可以了。克里斯蒂安和吕克的不同之处在于,他除了担负自己的命运,还要担负其他兄弟的命运,尽管选择权已经赋予了各人的自主意志,但这并不是等于说,克里斯蒂安也只要想他自己就可以了(假如历史上的当时当地克里斯蒂安选择了撤离呢?又会如何?)奇怪的正在于,影片中连这种担负可能造成的巨大压力也没有表现,仿佛克里斯蒂安一直是这样没有任何怀疑地坚定着,这种接近圣徒式的磐石般的坚定。要知道,一个信仰虔诚的基督徒独自走上殉道的道路也许是并不那么困难的,但若被偶然给予了这种担负群体的权力和机会,他还会这样没有任何怀疑、坚定不摇么?《人与神》安静、朴实的叙事和人物都很吸引我,但在表现单个具体人物(特别是克里斯蒂安)的多重性和复杂性方面,似还有待深入。
Testament spirituel du frère Christian(joué par Lambert Wilson)
S'il m'arrivait un jour - et ça pourrait être aujourd'hui -
D'être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant
Tous les étrangers vivant en Algérie,
J'aimerais que ma communauté, mon Eglise, ma famille,
Se souviennent que ma vie était DONNEE à Dieu et à ce pays.
Qu'ils acceptent que le Maître unique de toute vie
Ne saurait être étranger à ce départ brutal.
Qu'ils prient pour moi :
Comment serais-je trouvé digne d'une telle offrande ?
Qu'ils sachent associer cette mort à tant d'autres aussi violentes
Laissées dans l'indifférence de l'anonymat.
Ma vie n'a pas plus de prix qu'une autre.
Elle n'en a pas moins non plus.
En tout cas, elle n'a pas l'innocence de l'enfance.
J'ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal
Qui semble, hélas, prévaloir dans le monde,
Et même de celui- là qui me frapperait aveuglément.
J'aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité
Qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu
Et celui de mes frères en humanité,
En même temps que de pardonner de tout cour à qui m'aurait atteint.
Je ne saurais souhaiter une telle mort ;
Il me paraît important de le professer.
Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir
Que ce peuple que j'aime soit indistinctement accusé de mon meurtre.
C'est trop cher payé ce qu'on appellera, peut- être, la « grâce du martyre »
que de la devoir à un Algérien, quel qu'il soit,
Surtout s'il dit agir en fidélité à ce qu'il croit être l'islam.
Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement.
Je sais aussi les caricatures de l'islam qu'encourage un certain islamisme.
Il est trop facile de se donner bonne conscience
En identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes.
L'Algérie et l'islam, pour moi, c'est autre chose, c'est un corps et une âme.
Je l'ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j'en ai reçu,
Y retrouvant si souvent ce droit-fil conducteur de l'Évangile
Appris aux genoux de ma mère, ma toute première Eglise,
Précisément en Algérie, et, déjà, dans le respect des croyants musulmans.
Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison à ceux qui m'ont rapidement
traité de naïf, ou d'idéaliste :
« Qu'il dise maintenant ce qu'il en pense ! »
Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité.
Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père,
Pour contempler avec lui ses enfants de l'islam
Tels qu'il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ,
Fruits de sa Passion, investis par le don de l'Esprit
Dont la joie secrète sera toujours d'établir la communion
Et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences.
Cette vie perdue, totalement mienne, et totalement leur,
Je rends grâce à Dieu qui semble l'avoir voulue tout entière
Pour cette JOIE-là, envers et malgré tout.
Dans ce MERCI où tout est dit, désormais, de ma vie,
Je vous inclus bien sûr, amis d'hier et d'aujourd'hui,
Et vous, ô amis d'ici,
Aux côtés de ma mère et de mon père, de mes sours et de mes frères et des leurs,
Centuple accordé comme il était promis !
Et toi aussi, l'ami de la dernière minute, qui n'aura pas su ce que tu faisais.
Oui, pour toi aussi je le veux, ce MERCI, et cet « A-DIEU » envisagé de toi.
Et qu'il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux,
En paradis, s'il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. AMEN !
Incha Allah !